Imaginez vous en l'an 1775.
Vous êtes dans un village charmant où tout le monde s'affaire.
A votre gauche, voici le meunier et son âne qui, au lieu de livrer la farine au boulanger, voudrait rentrer !
- Veux tu faire demi tour, vieux paresseux !
- Hihan ! Il y a trop de vent, je veux mettre mes longues oreilles à l'abri.
- Du vent ? Non mais tu exagère ! L'ami Thomas va te donner des carottes, avance !
- Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? Je fais demi tour...
Eh oui, dans ce village, les animaux sont aussi bavards que les hommes.
Mais voici deux étrangers au bourg, ils avancent serrés l'un contre l'autre, si discrets que les villageois, affairés, ne s'aperçoivent même pas de leur présence.
C'est que le froid arrive, la mère Mathilde s'est plainte de son gros orteil droit, tout le monde sait ce que ça signifie.
Le gauche, ce serait la pluie et si la mère Mathilde avait eu la migraine, ça aurait présagé du mistral.
De bleu et de jaune vêtue, voici Noémie, la productrice de miel qui va le livrer chez monsieur le Maire, il en a commandé un gros pot pour le banquet auquel sont conviés tous les habitants. Elle a pris le temps de discuter avec Isolina, qui donnait à manger à son âne et son boeuf.
En reprenant sa route, elle se heurte au ravi.
- Oh peuchère, le benêt, que fais tu les bras levés comme ça ?
-Làlàlà...
- Là quoi, qu'est ce que tu as vu encore?
- ...
- Allez, continue à sourire, va, tu me porteras chance.
Noémie est moqueuse, mais dans le fond, elle est gentille. Elle donne un bonbon au miel à Benoît et continue à trotter vers la deumeure cossue du maire. Il faut qu'elle rentre avant que son bébé se réveille.
Voici Paulo, le chaudronier, musicien à ses heures perdues.
Derrière les sapins, voici Miguel le bûcheron, ployé par les ans, qui descend de la colline.
La suite demain...
Cette année, c'est fifille aînée qui a installé la crèche.
Pour l'historique, voyez ici