Puis de la pâte cuisant.
Quelle corvée pour les mères de familles nombreuses insatiables.
On se partageait la première crêpe, la "ratée", souvent à moitié cuite, à moitié attachée. C'était avant l'époque des revêtements anti-adhésifs, massés autour de la cuisinière. On se brûlait les doigts, on mettait du sucre partout. On faisait pester la préposée du jour à la cuisson.
Jolie ambiance d'autrefois.
Orgie de confitures et de miel sur la table.
Chez mes grands-parents, Mamie allait chercher religieusement le Louis d'Or caché dans un endroit mystérieux de l'appartement le jour où on faisait sauter les crêpes.
On discutait longuement avec Papy de la recette des crêpes Suzette.
Comme plein de fêtes, on l'a habillée de religion, mais au départ, c'était une fête païenne, datant des Romains, qui parcouraient les rues, flambeaux en mains.
En 472, cette fête devient 40 jours après Noël la date de la présentation de Jésus au temple. Les Chrétiens prennent une chandelle bénie à l'église et doivent la rapporter jusqu'à chez eux allumée.
Dicton de Franche Comté:
"Celui qui la rapporte allumée"
"Pour sûr ne mourra pas dans l'année".
Ce cierge béni est censé avoir d’autres pouvoirs. On dit que quelques gouttes de sa cire versée sur des œufs à couver en assurent une bonne éclosion. Bon, encore faut-il que le renard ne rôde pas autour de votre poulailler!
Et aussi que sa flamme protège de la foudre si on l’allume pendant l’orage. Euh, je ne sais pas pourquoi, j'aurais plus confiance en l'invention de monsieur Benjamin Franklin contre la foudre, pas vous?
Pour continuer dans les dictons populaires:
"A la Chandeleur, pluvieuse ou claire,
Quarante jours d'hiver avons à faire".
"A la Chandeleur les jours croissent d'une heure
Et les joues piquent avec douleur."
Bon, je pense que je vous ai assez "culturationnés" pour l'heure.
Prochain article: mon gâteau salé aux crêpes.