Voici ma participation au bachot du dimanche dont vous lirez les consignes en cliquant ici:lien.
" Chut ne faites pas de bruit, il dort encore !"
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Chut !
- écile, qu'est ce qu'il dit harles ? glapit
olombine.
- Chut, tais toi, il parle en langage codé. Tu te rappelle ce qu'on a dit hier quand même, répondit gentiment
écile.
La petite olombine rougit, pâlit, rentra ses lèvres de confusion et se souvint. On était dimanche, "le" dimanche de Papa. Qu'il était dur ce langage codé que les grands utilisaient pour un oui, pour un non ! Mais pour rien au monde elle n'aurait voulu être écartée de la bande et faisait souvent semblant d'avoir compris.
"On descend ? proposa harles.
Oui." répondirent-ils en chuchotant.
C'est ainsi que, plus ou moins réveillés, plus ou moins hirsutes et les pyjamas plus ou moins ajustés, les quatre enfants descendirent à 7 heures du matin le vénérable escalier de cette maison plus que centenaire. La sixième et la onzième marches grinçaient horriblement et, orentin en tête, ils firent des contorsions plus ou moins élégantes et discrètes pour les éviter.
Heureusement la cuisine était assez excentrée et, au grand soulagement de
olombine, ils reprirent un langage normal.
" On avait dit que les filles s'occupaient de la déco et nous de la cuisine ?
- Oui, dit olombine,des étoiles dans les yeux, moi je vais avec apri chercher des fleurs dans le jardin.
- Des fleurs, tu crois que... commença Corentin.
- Laisse la" interrompit Cécile.
Ils avaient déjà eu cette conversation en a parte, les garçons trouvaient peu approprié de mettre des fleurs partout pour la fête des pères, mais c'était l'idée de la petite et il ne fallait pas tout le temps la contrarier. Dé-mo-cra-tie était le maître mot de la famille.
Dans la rosée matinale, un panier au bras, la petite fille partit, revêtue du chandail de harles, accompagnée du aniche de la famille, cueillir des coquelicots, des marguerites et des soucis. Elle hésita une seconde devant le parterre de bleuets dont son père était si fier. Oserait-elle en cueillir ? Oui, quelques uns, ça ne déparerait pas la plate-bande.
Pendant ce temps, écile préparait le plateau du petit déjeuner, en faisant le moins de bruit possible. Un napperon brodé, un panier tressé à l'école, pour mettre un petit pain, le miel un petit vase pour les fleurs de olombine, rentrée du jardin son bas de pantalon trempé de rosée, avec bien trop de fleurs. harles lui servit un bol de chocolat chaud pour la récompenser.
orentin préparait le café, il le verserait ensuite dans une thermos, ainsi leur père pourrait le boire chaud à son réveil.
édric, leur père, détestait prendre son petit déjeuner au lit, mais ils étaient si mignons les jours où ils avaient quelque chose à se faire pardonner ou à fêter de lui apporter cet encombrant plateau, qu'il n'avait jamais osé le dire à ses enfants.
Le plateau posé devant la porte de leur père, ils purent s'affairer pour préparer le déjeuner.
« Quelqu'un peut me séparer les blancs des jaunes pour mon cake ? Demanda orentin.
- Rha, ça y est, Monsieur a déjà besoin d'esclave ! Ronchonna harles.
- Je vais le faire, t'inquiète, dit écile.
écile avait une légère tendance à zozotter. Ça ajoutait à son charme.
Pendant que les garçons préparaient le déjeuner, les filles s'affairaient dans la salle à manger pour dresser une jolie table.
- C.D., couteaux droite, chantonnait Colombine.
-
F.G, deux lettres qui se suivent, lui répondait sa grande sœur sur le même air.
-Oui, mais je ne comprends pas où est l'E ?
-Moi non plus, rétorqua Cécile, assez fière que sa petite sœur connaisse ses lettres, mais f comme fourchette et g comme gauche, l'essentiel est de s'en rappeler.
La table mise, elles devaient se dépêcher de préparer le salon. Planter un décor de théâtre avec des draps, des meubles cherchés en grand secret au grenier, de la paille « empruntée » au fermier voisin, qui aurait été bien surpris de savoir qui la lui avait chipée, un paravent derrière lequel elles installèrent les costumes dans l'ordre d'apparition sur scène, tout devait être prêt en un temps record et surtout, surtout sans de bruit, ce qui s'avéra bien difficile avec le caractère enthousiaste de la benjamine.
-Enfin, tout fut prêt, les salles fermées à clé et les deux filles purent occuper leur père pendant que les garçons donnaient la dernière main au repas.
C'est ainsi qu'à 13 heures pétantes, harles put annoncer :
-Monsieur est servi !
Il avait revêtu un costume de serveur tiré des déguisements du club de théâtre dont il était le chouchou.
-
édric put lire le menu illustré par ses enfants :
Cocktail de crevettes, sauce Colombine
Carpaccio de saumon, façon Charles
Cake de chorizo de Corentin
Coupelles de cerises et fruits divers, décorées par Cécile
Après le repas, il fut installé sur le meilleur fauteuil de la maison, pour assister -en retenant ses fous rires devant leurs maladresses- à une pièce écrite par ses quatre enfants :
« Le couronnement de papa », disait le programme, « décors de Cécile et olombine, mise en scène par Corentin, sur une idée originale de Charles. »
Après ce merveilleux programme,
édric les remercia les larmes aux yeux et les félicita d'avoir pensé à filmer la plupart des moments de cette journée pour pouvoir les montrer plus tard à leur mère,
atherine, partie en exploration en Arctique durant un an.
- Le plus difficile, dit orentin, c'était de convaincre Mamie Yvette, mamie laude et tante hantal que nous ne voulions pas qu'elles viennent aujourd'hui.
- Oui, c'est vrai, quels pots de colle, ces femmes ! S'écria
écile, qui aimait être la « femme de la maison » quand sa mère partait en expédition.
-
Oui ! (oui) renchérit olombine en saisissant la main de sa grande sœur.
Tout le monde partit d'un grand éclat de rire.
-Je voulais vous faire la surprise, mais je vous le dis tellement je suis content : cet été, nous partons tous en Nouvelle alédonie pour les vacances.
- Même Maman ? Demanda harles sceptique.- Oui, même Maman, elle doit prendre des mesures d’hygrométrie.
- La nouvelle alédonie, c'est près de
alais? Demanda Colombine.
- Tout le monde rit encore plus quand elle argumenta:
-
- Ben oui, on dit la vieille dentelle de Calais donc la Nouvelle Calédonie ça doit être à côté.
-
Pas vraiment ! Dit édric.
-
Papa ! Tu parles notre langage codé ?
S'écriaorentin courroucé.
-Non, pas encore couramment, mais j'ai saisi quelques mot, il est temps que vous en concoctiez un nouveau !